Aujourd’hui, mardi 27 août 2024, JA24 et FDSEA étaient présents à la Préfecture afin de faire part au Préfet de l’année catastrophique que rencontre l’agriculture du département et des grandes difficultés auxquelles font face les agriculteurs. A l’initiative de la Chambre Départementale d’Agriculture de Dordogne, les représentants des différents secteurs, de différentes organisations para-agricoles ainsi que les représentants de nos syndicats se sont présentés face aux services de l’Etat, afin de leur exposer les faits.
Lors de la dernière rencontre du Préfet avec agriculteurs le 6 juin dernier, la CDA Dordogne avait demandé un rendezvous afin de trouver des solutions aux maux actuels de l’agriculture : climat, irrigation, phytosanitaire, sanitaire, élevage, EGAlim mais surtout les difficultés économiques engendrées.
En Janvier dernier, plus que de la colère, notre mobilisation sonnait comme un avertissement : nous savions d’ores-etdéjà que le climat humide depuis novembre allait entacher nos récoltes et nos revenus : le constat est bien plus grave que ce que nous imaginions et rien n’a été fait pour l’empêcher.
Le tour de table n’a pas rassuré le Préfet et ses services, loin de là : 40% d’agriculteurs endettés en plus, 2 fois plus de mises en demeure parmi les agriculteurs assurés, par rapport à 2022, augmentation du coût de production du vin pour seulement la moitié du potentiel estimé récolté, une filière noix de plus en plus touchée et étranglée par le climat et les maladies, des vergers français faisant face à la concurrence étrangère tout en étant dépourvu de main d’oeuvre…
L’épuisement, la crise, la détresse : les agriculteurs sont à bout.
Face à tout cela, il faut le reconnaître, peu a été fait. Nous pouvons néanmoins saluer la mise en place des permanences afin d’accueillir les agriculteurs en difficultés par la Préfecture, ou encore la création d’une plateforme en ligne permettant de signaler la situation de chacun si besoin (www.demarches-simplifiees.fr) à l’initiative de la DDT.
Nous remercions le Préfet pour sa proposition de relance de la cellule AGRIDIFF mais nous craignons que cela ne soit pas suffisant : il est aujourd’hui nécessaire d’aller au contact des agriculteurs et de nouer le dialogue pour trouver des solutions propres à chacun.
Rien n’a changé dans les cours de ferme. Les solutions censées remplacer les interdictions phytosanitaires sont toujours attendues ; l’irrigation est toujours inexistante, ou très peu mise en place, dans notre département : que ce soit par des empêchements financiers (coût de près de 7€/m3 d’eau stockée) ou simplement administratifs.
Nous comptons sur les services de l’Etat pour réagir rapidement et faire remonter à Paris les problématiques du Département. Ce que nous souhaitons c’est avoir plus de liberté et ne plus être muselé par des décrets nationaux sans distinction d’un territoire à l’autre.
Nous attendons également une implication directe de la Préfecture et de la DDT afin de résoudre les problèmes qui sont à leur portée comme le stockage de l’eau ou l’irrigation.
Le nouveau Gouvernement doit faire de ces problématiques une priorité et travailler rapidement sur celles-ci afin que le mois d’octobre ou de novembre ne soient pas plus critiques que l’a été pour eux la fin du mois de janvier.