Au déclenchement du conflit russo-ukrainien, l’Union Européenne a accordé la dérogation de mise en jachère d’au moins 4% des terres cultivables pour deux ans, en s’appuyant sur la nécessité d’assurer la souveraineté alimentaire européenne et de participer aux grands équilibres alimentaires mondiaux.

Par cette décision, l’Union Européenne répondait à son ambition affichée d’« autonomie stratégique ouverte », traduction européenne de la souveraineté alimentaire.

Aujourd’hui, la FNSEA et les JA s’opposent à la position de l’Union Européenne et des responsables politiques nationaux qui refusent de prolonger cette dérogation. Un choix incompréhensible au regard de l’actualité.

En effet, l’Europe, plutôt que d’agir en responsabilité, prend le risque d’être passive face à des situations de tensions géopolitiques et de marchés erratiques pouvant encore fragiliser son agriculture et par là-même sa souveraineté alimentaire. En n’agissant pas dans l’intérêt du renforcement de son « autonomie stratégique ouverte » l’Union Européenne fait preuve d’incohérence mais surtout affaiblit sa position dans le monde, et contribue à mettre sous tension sa propre agriculture.

La FDSEA et les JA de Dordogne appellent les Pouvoirs Publics français et les décideurs européens à un sursaut de réalisme immédiat ! Il est indispensable, dans ce contexte, de reconduire la dérogation de mise en culture des jachères qui permet une production alimentaire indispensable et attendue au-delà de nos frontières.